
Les chiffres donnent le ton : près de 130 000 enfants bénéficient aujourd’hui du soutien d’un AESH, et ce nombre ne cesse d’augmenter. Pourtant, derrière cette réalité chiffrée, le quotidien des accompagnants est bien plus nuancé. Aucun diplôme universitaire n’est requis pour démarrer, mais sans une formation spécifique, impossible d’accéder à ce métier. Les postes proposés restent en majorité à temps partiel, malgré une pression croissante sur les établissements scolaires pour répondre à la demande. Les candidats qui possèdent un baccalauréat ou qui justifient d’une expérience concrète dans l’accompagnement voient leur dossier passer devant les autres lors de l’embauche.
Le processus d’embauche s’organise principalement via les rectorats et les DSDEN, mais chaque académie impose son propre calendrier, parfois imprévisible. Les missions confiées à l’AESH s’ajustent selon les besoins des élèves, qu’il s’agisse d’une école maternelle ou d’un lycée.
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Plan de l'article
Le métier d’AESH : un acteur clé pour l’inclusion scolaire
Dans l’univers de l’éducation nationale, le métier d’AESH, accompagnant des élèves en situation de handicap, occupe une place de plus en plus centrale. Présent dans chaque école, chaque établissement scolaire, l’AESH suit l’élève en situation de handicap tout au long de son parcours, attentif à ses besoins, prêt à s’adapter. Sa fonction ne s’arrête pas à l’assistance : il s’agit bien d’un accompagnement éducatif et social, personnalisé selon la situation de chaque élève.
L’AESH peut être affecté en ULIS (unité localisée pour l’inclusion scolaire), dans une structure spécialisée, ou intégré à un PIAL (pôle inclusif d’accompagnement localisé). Trois statuts organisent la mission : AESH individuel (AESH-i) pour un élève, AESH mutualisé (AESH-M) pour plusieurs, AESH collectif (AESH-co) pour une classe ou un groupe. Ces distinctions structurent le quotidien et rythment l’organisation.
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Tout repose sur la confiance. L’AESH encourage l’autonomie, suscite la participation, facilite la vie dans la classe et lors des temps périscolaires. Véritable trait d’union avec les familles, les enseignants et l’ensemble des équipes éducatives, l’AESH adapte son accompagnement à une diversité de handicaps : autisme, troubles moteurs, déficiences sensorielles… La mission, plurielle, s’inscrit dans une logique d’accompagnement localisé et inclusif. Recrutés par l’éducation nationale, les AESH s’imposent peu à peu comme des figures reconnues du service public, discrets mais absolument indispensables pour offrir à chaque élève une place à l’école, sans distinction.
Quelles sont les missions concrètes au quotidien ?
Qu’il s’agisse de la salle de classe, des couloirs ou de la cantine, l’AESH veille, au plus près des besoins. Son rôle consiste à accompagner l’élève en situation de handicap non seulement dans les apprentissages scolaires, mais aussi sur le plan social et relationnel. Ce n’est pas une aide ponctuelle : l’accompagnement se construit en concertation avec l’enseignant et l’équipe pédagogique, en cohérence avec le projet personnalisé de scolarisation (PPS).
Voici les différents volets de cette mission quotidienne :
- Assistance à l’apprentissage : aider à comprendre les consignes, reformuler si besoin, adapter les supports selon les difficultés rencontrées, qu’elles soient d’ordre cognitif, moteur, sensoriel ou liées à un trouble du spectre de l’autisme.
- Soutien à l’autonomie : accompagner l’élève dans son organisation, encourager la prise de parole, être présent lors des déplacements au sein de l’établissement.
- Médiation relationnelle : contribuer à l’intégration dans le groupe-classe, apaiser les tensions, instaurer un climat propice à la confiance.
- Participation aux activités : accompagner lors des sorties scolaires, des ateliers, pendant les temps périscolaires, tout en veillant à adapter rythme et modalités pour chaque élève.
La relation avec les parents joue un rôle central. L’AESH partage ses observations, échange régulièrement pour ajuster l’accompagnement. La collaboration avec l’enseignant est constante : adaptation des supports, discussions autour des progrès, identification des nouvelles difficultés. Présence active au sein de l’équipe, l’AESH fait bien plus qu’assister : il contribue à une inclusion réelle, loin de l’image d’auxiliaire de vie scolaire d’autrefois.
Parcours, formations et qualités essentielles pour réussir
On ne devient pas AESH par hasard ou sur un coup de tête. Plusieurs chemins mènent à ce métier. Le diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social (DEAES) est désormais la voie de référence, depuis qu’il a remplacé les anciens diplômes d’aide médico-psychologique et d’auxiliaire de vie sociale. Cela dit, le métier reste accessible avec un baccalauréat, ou à défaut, une expérience professionnelle d’au moins neuf mois auprès de personnes en situation de handicap. Le ministère de l’éducation nationale met aussi en place une formation d’adaptation à l’emploi de soixante heures, incontournable pour comprendre les réalités du métier sur le terrain.
La formation continue ouvre la porte à de nouvelles compétences et permet de se tourner vers d’autres métiers du secteur social : aide-soignant, moniteur éducateur, coordinateur de projet éducatif. La validation des acquis de l’expérience (VAE) permet également aux professionnels déjà engagés d’obtenir un diplôme reconnu.
Au-delà des compétences techniques, d’autres qualités font la différence. Patience, discrétion, empathie sont attendues. Savoir écouter, travailler en équipe, adapter son accompagnement aux besoins spécifiques de chaque élève sans jamais s’effacer, ni prendre toute la place. Les compétences pédagogiques et relationnelles sont indispensables, car l’inclusion exige rigueur et adaptation, loin de toute routine. Ce métier s’apprend, mais il prend tout son sens au fil des expériences, dans la complexité du quotidien scolaire.
Les étapes pour postuler et trouver sa place auprès des élèves
Le recrutement des AESH suit une procédure rigoureuse, pilotée par l’éducation nationale. La première étape consiste à consulter les offres d’emploi publiées par les DSDEN (directions des services départementaux de l’éducation nationale) ou les rectorats. Ces structures centralisent les candidatures, analysent les profils et organisent les affectations dans les écoles, collèges ou lycées selon les besoins d’accompagnement identifiés.
L’intervention de l’AESH débute une fois la décision prise par la CDAPH (commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées), après une évaluation réalisée par la MDPH (maison départementale des personnes handicapées). Ce dispositif garantit un accompagnement adapté à chaque élève, en fonction de ses besoins éducatifs.
Le contrat proposé prend généralement la forme d’un CDD de trois ans, renouvelable, avec la possibilité de passer en CDI après six ans d’ancienneté. La rémunération varie selon l’expérience, la durée et la quotité de travail, allant du SMIC à environ 2 039 euros par mois.
S’installer durablement dans cette fonction ne se limite pas à décrocher un contrat. Une période d’adaptation s’impose : il faut s’intégrer à l’équipe pédagogique, comprendre le projet personnalisé de scolarisation, tisser un lien de confiance avec l’élève et sa famille. À chaque étape, l’accompagnant façonne la qualité de l’inclusion scolaire, et donne tout son sens à son engagement.
Au fil des années, l’AESH s’impose, discret mais décisif, comme un maillon clé pour une école ouverte à tous. Difficile d’imaginer l’inclusion sans eux, tant leur présence façonne, au quotidien, la vie de milliers d’élèves.